Le ministère a annoncé que l’histoire des
arts au collège devait, dès la rentrée 2009, représenter 50 % des
programmes d’éducation musicale et d’arts plastiques et 25 % des
programmes d’histoire.
L’histoire des arts est déjà présente de fait dans ces disciplines.
Comment accepter ces nouvelles injonctions chiffrées, révélatrices
d’une vision rétrograde de la culture et des savoirs, imposées qui plus
est sans débat de fond et sans concertation ?
Une telle décision traduit une
profonde méconnaissance de l’histoire et de son enseignement fondés sur
l’étude critique de sources historiques. L’histoire enseignée est déjà
fortement contrainte par des finalités civiques (formation de
l’identité nationale et européenne). Consacrer un quart de l’horaire à
l’histoire des arts bouleverserait d’avantage encore les équilibres de
la discipline, l’amputant de fait de certaines dimensions économiques,
sociales, politiques tout aussi importantes et limiterait les
questionnements à une approche figée du passé, ponctuée par les œuvres
du patrimoine « officiel ».
En arts plastiques et en éducation
musicale, cette injonction laisserait très peu de place aux pratiques
artistiques en classe, alors qu’elles sont au cœur des enseignements et
que c’est par les pratiques que les élèves accèdent à la construction
des savoirs et aux œuvres artistiques. Consacrer la moitié du temps de
cours à l’histoire des arts est un non-sens qui ne tient pas compte des
évolutions de ces disciplines, et conduirait sans doute à leur
éclatement.
Cette mesure s’accompagne d’annonces
concernant une prétendue « pratique artistique renforcée ». Elle est en
fait renvoyée à l’extérieur de l’école, notamment dans le cadre de
l’accompagnement éducatif, alors que des centaines de milliers d’élèves
s’impliquent actuellement dans les chorales scolaires et les différents
dispositifs artistiques, prolongements des enseignements obligatoires,
assurés par les professeurs, dans le temps scolaire ! On voudrait
évacuer les enseignements artistiques et les dispositifs de pratiques
artistiques du temps scolaire que l’on ne s’y prendrait pas autrement !
L’introduction d’une épreuve au brevet
des collèges, voulue par le président de la République, jamais débattue
nulle part, et dont rien n’est dit sur la forme et l’importance,
suscite de nombreuses interrogations.
Les signataires refusent ces
pourcentages arbitraires qui n’ont aucun sens dans la conception des
disciplines enseignées au collège.
Ils rappellent leur attachement :
à des enseignements ouverts,
vivants, émancipateurs, permettant de construire une culture commune
avec les élèves, qui ne se réduise pas à la transmission de repères
historiques, patrimoniaux ou culturels ;
aux enseignements obligatoires
d’éducation musicale et d’arts plastiques, et aux dispositifs de
pratiques artistiques dans le temps scolaire articulés aux
enseignements.
Ils exigent l’ouverture d’une concertation et d’un véritable débat avec
la profession avant toute modification des programmes et des
disciplines enseignées.
Pétition soutenue par :
- APEMU (Association des professeurs d'education musicale)
http://www.snes.edu/petitions/?petition=2