Questions d'histoire

Salut à vous,

J'ai une question qui vous paraîtra un peu stupide, mais comment connait-on les mélodies que jouaient les troubadours du moyen age ?
Est ce une simple interprétation musicale du textes que l'on connait aujourd'hui ?
et à part les curés, les troubadours écrivaient ils aussi des partitions (avec les neumes peut être?)

Et sinon une autre question, comment peut on connaitre l'évolution de l'art musical traditionnel d'une société tribale ? genre entre -5000 et 1500 par exemple. Ne peut on faire que des hypothèses ?

Dernière question, est il possible de relier d'une façon ou d'une autre les chants sacrés et profanes du moyen âge aux chants traditionnels de peuples autochtones ?


Merci à vous pour vos lumières ! Je me creuse la tête et j'ai du mal

Bonne journée !

Salut
Houla, vaste programme toutes ces questions....
Les mélodies des troubadours étaient notées. Les troubadours au XIIème puis les trouvères au XIIIème sont des membres de la noblesse (chevaliers...) et savent donc écrire. Ils ont reçu une formation musicale. Les mélodies ont été collectées dans des recueils pour certaines en neumes mais surtout pour d'autres en écriture carrée c'est-à-dire mesurée sous forme de modes (anapeste, trochée.....). Ces dernières ont été regroupées plus tardivement sous forme de recueils et son rarement de la main même de leur auteur....
Par contre, sur le nombre total de poésies de troubadours et de trouvères conservées, seul un tout petit nombre d'entre elles ont été notées avec leur mélodie...

Pour ce qui est des musiques dites "traditionnelles" si j'ai bien compris ce dont tu parles, je ne sais pas trop d'où proviennent les sources qui parlent de leur art musical à -5000 ans... Je suis assez surprise. On peut imaginer leurs instruments en raison de dessins notamment sur des poteries, des teintures ou sur des murs par exemple... mais il me semble impossible d'évaluer la modification de leur art musical sur le plan sonore.... J'ai travaillé tout particulièrement sur les persistances et les changements dans les répertoires musicaux pour xylophones chez les Fang du Gabon, depuis le milieu du XIXème jusqu'à aujourd'hui. Pour le début de mon enquête, j'ai travaillé sur les sources de militaires et d'explorateurs puis pour le plan sonore à partir de 1908 sur des enregistrement sur cylindres de cire, sur bandes magnétiques des années 60... l'analyse diachronique en ethnomusicologie concernant des musiques de tradition orale, n'est donc possible qu'à partir des premiers enregistrements.... (les musique tibétaines sont notées depuis bien avant l'invention de l'écriture neumatique par contre tout comme celle de l'église orthodoxe éthiopienne qui a été notée à peu près à la même époque que l'invention des neumes.....)

Quand à ta dernière question, j'ai du mal à comprendre sur quel plan tu souhaites relier le chant grégorien et avec quelle tradition ? On peut faire des liens sur des musiques vocales non mesurées, on peut faire des liens sur des musiques religieuses de différentes traditions... Du coup, est-ce que tu pourrais préciser ta question s'il te plait ?

merci tu as parfaitement répondu à toutes mes attentes.
C'est très gentil à toi de m'avoir débloqué ces quelques points.

Bonne soirée !

Avec plaisir.... bonne journée

Merci. Et encore une question.

Je sais qu'il y a la distinction pour les chants du M.A. Sacrés/profanes. Les chants populaires étant profanes évidemment... peut-on parler pour les chants traditionnels de chants profanes ou sacrés ?, sachant qu'il y a aussi des rituels, prières dans toutes les cultures.

Ce serait chant traditionnel sacré / tradi profane ?

Oui, effectivement, il existe une distinction de cet ordre. Il reste souvent difficile d'identifier l'un de l'autre, le "profane" et le "sacré" ne sont pas toujours distingués par une frontière nette comme on peut le percevoir au MA par exemple.
Il existe aussi un certain nombre de musique qui sont "tabou" et ne doivent être jouées que lors de rituels particuliers. Par exemple, pour certains rites qui reviennent tous les 50 ans, on joue en Côte d'Ivoire des rythmes au tambour de bois qui ne doivent absolument pas être joués hors contexte. Du coup, pour se les transmettre, les musiciens les apprennent en onomatopées.
Du coup, par extension, dans les musiques traditionnelles, il se pose aussi la question du hors contexte qui se surajoute à la distinction que tu cherches à établir.
Après, il faut aussi prendre en compte la notion même de musique qui est extrêmement culturelle. Parfois, une musique que l'on pourrait classifier comme "sacrée" ne sera pas conçue comme une musique dans la mesure ou elle est "utilitaire"....
Tout cela reste un peu confus, j'espère que ça peut t'éclairer un peu